Après avoir soulevé la question du nucléaire militaire dans la rade de Brest avec deux manifestations sur l’eau en 2005, (notamment le 15 mai en collaboration avec Greenpeace), la "Flottille de la Rade pour une Mer Propre", regroupement de voileux, d’amoureux de la mer, d’écologistes,etc., ... souhaitait poser, en 2006, le problème des pollutions venues de la terre qui sont à plus de 90% responsables de la pollution des mers.
Autant de raisons pour mettre sur pied cette opération qui a pris le nom de "Elorn 2006, Rivières en rade" co-organisée par une quinzaine d’associations d’environnement et de consommateurs (APPMA, Eaux et Rivières de Bretagne, AE2D, Bretagne vivante, les Verts, CLCV,...).
L’objectif étant d’informer les citoyens et interpeller les décideurs pour que l’espoir de retrouver une eau pure en Bretagne prenne corps.
Cette journée avait également pour but de valoriser les bons gestes tant au niveau collectif qu’individuel et démontrer que des solutions existent pour économiser l’eau, la protéger,etc...
La Flottille entendait montrer aussi que la rade de Brest, milieu maritime naturel, est depuis de nombreuses années, fragilisée, perturbée par de nombreuses pollutions chroniques :
pollution par le TBT, que l’on trouvre dans l’antifouling au TBT, cette peinture utilisée pour les bateaux de guerre et "théoriquement" interdite aux civils,
pollution liée aux effluents radioactifs issus des sous marins nucléaires basés à l’Ile Longue,
pollution par les 40 000 tonnes annuelles de nitrates déversées par l’Aulne et l’Elorn (les deux principales rivières qui débouchent dans la rade)
pollution par les tonnes de pesticides utilisés dans l’agriculture industrielle, par les services de l’équipement, les "jardiniers" inconséquents,
sans compter les métaux lourds, les oestrogènes, les antibiotiques et les surplus des stations d’épuration urbaines,
Le jour prévu, le samedi 27 mai, en dépit d’un fort vent d’Ouest, d’une brume tenace et d’une température peu clémente,une cinquantaine de voiliers et de kayaks ont commencé à se rassembler au port du Passage, à Plougastel-Daoulas.
Vers 14h, la marée étant basse, la flottille a fait symboliquement "barrage" à la pollution venant de l’Elorn, en barrant son estuaire au "Passage" à Plougastel à l’aide d’une aussière de 350 mètres, munie de flotteurs.
A terre, des stands associatifs bio, des conseils, des explications, des démonstrations de matériels de récupération d’eau et un atelier dessin d’enfants sur le thème de la pollution ont accueilli le public.
Puis, vers 15h30, à marée montante, toute la flottille a commencé à remonter l’Elorn entre la Rade de Brest et Landerneau.
Sous quleques rayons de soleil, particulièrement bienvenus, et devant un public fourni, vers 17h, au son des chants de marins et des accordéons,la flottille s’est amarrée au quai du centre ville de Landerneau où avaient été installés des stands associatifs et une exposition.
Après les prises de parole de Gérard Borvon de S-Eau-S et Arnaud Clugery d’Eaux et Rivières, d’originaux et créatifs radeaux symbolisant la pollution subie par l’Elorn ont été mis à l’eau.
La marée n’attendant pas, la flottille a repris la destination du "Passage", pour un repas (bien mérité)des équipages, animé de chants de marins et de musique bretonne.